Coup de cœur RECHERCHE
Projecteur sur l’acné et le microbiote cutané
L’acné est une inflammation de la peau fréquente qui touche en premier lieu les adolescents mais aussi certains adultes. Maladie inflammatoire du follicule pilosébacé, elle se caractérise par une augmentation de la production de sébum associée à l’obstruction des follicules pileux et la prolifération de microorganismes habituellement bien tolérés. Le microbiote (écosystème de microorganismes) de la peau et l’immunité de l’hôte jouent ici un rôle important. Plusieurs études ont montré une composition microbienne altérée en cas d’acné. Staphyloccoccus epidermis (S. epidermis), Cutibacterium acnes (C. acnes) sont des bactéries commensales de la flore cutanée qui protègent et préviennent les déséquilibres du microbiote en combattant les pathogènes. Elles participent à l’homéostasie cutanée en produisant des métabolites bactériens bénéfiques. C. acnes se trouve couramment dans les zones riches en sébum. En cas d’acné, cette bactérie prolifère et sécrète des substances inflammatoires.
L’acné génère des lésions de la peau, mineures quand il s’agit de quelques comédons, sévères quand apparaissent des papules, pustules ou nodules qui laissent des cicatrices, avec des conséquences psychosociales importantes (anxiété, isolement social, dépression) qui nécessitent une prise en charge. Les traitements incluent des soins de la peau, des produits antimicrobiens locaux ou oraux, le rétinoïde, le peroxyde de benzoyle, ou encore des contraceptifs oraux. Les traitements traditionnels à base d’antibiotiques contre les bactéries cibles de la maladie comme C. acnes étant de moins en moins efficaces en lien avec l’augmentation des résistances, de nouvelles voies thérapeutiques doivent être explorées.
Dans ce contexte, l’équipe EBInnov® développe un projet de recherche dont l’objectif est d’étudier d’un point de vue génomique et métagénomique le microbiote des zones du visage les plus exposées à l’acné, le front et les joues. L’étude génomique étudie le fonctionnement d’un organisme, d’un organe, d’un cancer, etc. à l’échelle du génome, au lieu de se limiter à l’échelle d’un seul gène. La métagénomique ou génomique environnementale étudie le contenu génétique d’échantillons issus d’écosystèmes complexes (ex : intestin, peau, sols, air, etc.) prélevés dans la nature (par opposition à des échantillons cultivés en laboratoire). Cette approche, via le séquençage direct de l’ADN présent dans l’échantillon, permet une description génomique du contenu de l’échantillon, mais aussi un aperçu du potentiel fonctionnel d’un environnement. Ainsi, l’ambition de l’équipe EBInnov® est de caractériser les écosystèmes microbiens de la peau de personnes saines et de personnes souffrant d’acné, et cela pour différents groupes ethniques.
En savoir plus : Dr. Phuong LE