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Les nanoparticules biocides, une solution contre les infections nosocomiales ?

Les infections nosocomiales, contractées dans les . Selon les données de Santé Publique France en 2022, jusqu’à 23% des patients en réanimation seraient infectés, ce qui entraîne un recours à des antibiothérapies préventives et curatives pour un patient sur deux en réanimation et un patient sur quatre en chirurgie ou en médecine. Cet usage excessif d’antibiotiques expose les agents pathogènes à une forte pression sélective, conduisant dans certains cas à des impasses thérapeutiques à cause de l’émergence d’antibiorésistances.

En complément des approches thérapeutiques, la recherche de matériaux aux propriétés microbicides pour recouvrir les surfaces en contact avec les agents pathogènes représente une piste d’innovation prometteuse.

De quoi s’agit-il exactement ? Les nanoparticules (NPs), avec leur taille nanométrique, possèdent des propriétés chimiques et physiques particulières. Les nanoparticules métalliques, en particulier celles d’oxydes métalliques, sont reconnues pour leurs effets antimicrobiens. Ces Nanoparticules agissent directement sur les micro-organismes : elles peuvent altérer leurs parois cellulaires, générer un stress oxydatif, perturber leur métabolisme, voire interférer avec leur matériel génétique. L’incorporation de ces nanoparticules dans les formulations de matériaux de revêtement représenterait une mesure préventive pour les infections nosocomiales.

EBInnov® développe un programme de recherche sur ce sujet en collaboration avec le Laboratoire des Sciences des Procédés et des Matériaux (LSPM, CNRS UPR3407) de l’Université Sorbonne Paris Nord (USPN). Les premiers travaux (Dadi et al 2021, Dadi et al 2019) ont permis de cribler les NPs présentant les meilleures activités en solutions colloïdales et sous forme de couches minces (ZnO, CuO et TiO2). Plus récemment, les études ont porté sur l’effet de la taille des NPs sur leur activité antibactérienne afin d’optimiser la formulation en limitant les phénomènes d’agrégation (El Habib et al 2023). Parallèlement, des résultats préliminaires ont montré une faible cytotoxicité des NPs sélectionnées sur des cultures de fibroblastes humains.

Si leur inocuité est confirmée, ces NPs pourraient ainsi être employées pour revêtir des surfaces en milieu hospitalier, des équipements médicaux, ou encore être intégrées dans des textiles, transformant notre façon de prévenir et de contrôler les infections nosocomiales, en complément des pratiques d’hygiène et des traitements actuels.

Nanoparticules biocides

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Vos contacts : Rabah Azouani, Karim Senni